Willen's Craft épisode 6
Hello! Comme vous pourrez le constater, Blogger bugue toujours autan… C'est que ça fait bientôt une semaine que je n'ai plus posté d'épisode! Je travaille beaucoup ces temps-ci. D'abord parce que j'ai pris du retard sur mes cours et ensuite parce que j'ai beaucoup de projets en préparation sur le Blog. Sans compter les dessins et les photos qu'il faut prévoir pour tous les posts. Si on m'avait dit que ce serait autan de boulot, je ne l'aurai pas cru. Du coup, je n'ai plus le loisir de commenter les blogs des autres aussi souvent que je le voudrais. J'espère me libérer quelques heures ce week-end juste pour ça. En attendant, voici la deuxième partie du chapitre introduisant Aïdée Hoffmann. Bonne lecture!
* * *
* * *
Résumé: Aïdée est consultante à L’Université de Willenscraft et nous
sommes en pleine rentrée après les vacances de Noël. Le stress de la reprise
affecte tout le monde, mais cela ne suffit pas à expliquer cette étrange
impression qu’elle a… Comme si un fantôme habitait son bureau.
* * *
Sauf que...
« Et oui, il y a toujours un sauf que », crut-elle entendre
quelque part dans son inconscient.
Sauf que
s'il y avait un aspect de son boulot qu'elle haïssait par dessus tout, c'était
la paperasse. À onze heures elle y était encore, au grand dam de sa cervelle
qui était en train de fondre comme neige au soleil, menaçant de lui couler par
le nez et les oreilles. Franchement, était-ce aux consultants de faire ce genre
de tâches abrutissantes ? Une pile de formulaires était sur le point d'être
expédiée hors de son bureau, quand on frappa à la porte. Une femme de l'âge
d'Aïdée entra rapidement sans attendre de réponse. L'air impatient sous ses
cheveux mordorés, elle tria des feuilles entre ses doigts avant d'en sortir un
paquet et de le tendre à sa collègue qui la regardait éberluée. Refusant de
récupérer ces horribles bombes à retardement, elle remonta ses lunettes sur son
nez.
« Et bonjour, non ? »
Milie avait l'oeil réprobateur.
« Je n'ai fais que ça tout le matin. » continua
Aïdée d'un ton suppliant. « Tu te rends compte de toutes les cochonneries
qu'il faut remplir pour faire venir une oeuvre. Les numéros, les demandes, les
confirmations, ça n'est carrément pas mon boulot! Et d'abord je n'ai même pas
le planning, comment est-ce que je suis sensée confirmer quoi que ce soit ?
_ Alors va te plaindre chez le sous-directeur »,
répondit-elle en balançant les papiers sur le bureau, « moi je fais ce
qu'on me dit de faire et c'est déjà trop.
_ Tu ne voudrais pas me filer un coup de main ? »
Aïdée esquiva une claque amicale en reculant son buste.
« Hors de question, j'ai assez à faire comme ça. On a
toutes les inscriptions générales à enregistrer et trois jours pour tout
régler, même les erreurs, les pertes et les incompétences caractérisées. Sans
parler des centaines de coups de fils que j'ai reçu ce matin de parents
hystériques qui appellent tous pour poser exactement les mêmes questions. Je
t'assure, tu n'es pas la seule à être maltraitée. »
Aïdée se
mit à sourire. Cette silhouette familière et tout à fait banale derrière ce
pull et ce jean sombre lui avait terriblement manqué durant ces trois semaines.
Les mèches cuivrées tressées et tombant sur ses épaules, le pas assuré qui
résonne sur le carrelage, l'ensemble de ces petits détails lui rappelaient qu'à
nouveau elle était chez elle.
« Oh, je suis sûre que le monde arrêterait de tourner
sans toi.
_ Vivement que je pose ma démission de ce maudit
secrétariat. Ah et puisque j'y suis », ajouta-t-elle avec malice,
« il parait qu'après demain il y aura du brouillard. »
Sur ces
mots Milie repassa la porte avant de disparaître. Le visage bienheureux de la
jeune employée retrouva son air rembruni une fois laissée nez à nez avec sa
nouvelle pile de documents. Marmonnant entre ses dents, elle décida qu'il était
l'heure de faire une pause.
Elle poussa
sa chaise de bureau en se levant et cette dernière roula vers l'arrière sur un
mètre. Aïdée se faufila dans l'espace restreint entre la table sur laquelle
elle travaillait depuis des heures et le mur, avant de passer au travers de la
paroi aussi facilement que s'il ne s'agissait que d'un vulgaire rideau. Tout
devînt noir et après quelques mètres, elle n'eut d'autre choix que de
s'accroupir. C'était comme passer dans un tunnel où la structure de l'air avait
été modifiée pour être plus épaisse. Elle avança tant bien que mal, à genoux et
sur ses mains, avant de se retrouver face à un obstacle imprévu. Une pile de
disques vinyles ? Elle tenta de la contourner mais son avant-bras heurta une
tour un peu bancale qui s'effondra, entraînant avec elle un petit monticule de
livres et de bandes dessinées. Elle laissa échapper un grognement lorsqu'une
voix masculine se fit entendre non loin de là:
« Ah oops! Je suis désolé, je n'ai pas pu finir de
ranger mes affaires. J'ai tout changé de place depuis qu'ils m'ont envoyé cette
nouvelle commode... Parce que tu comprends, ils ne pouvaient pas faire ça
pendant les vacances ! Et vas-y qu'on fait tout à la dernière minute et du
coup...
_ Est-ce que tu veux bien me sortir de là ? »
La pauvre
était coincée sous un bureau en chêne sculpté, entre les piles de disques, un
bras en l'air et une crampe au mollet. Une large silhouette vêtue d'un T-shirt
noir et d'un pantalon court en jean s'avança précipitamment. Deux mains
griffues la soulevèrent délicatement pour la sortir de son mauvais pas,
déplaçant d'un coup de pied les piles du milieu. De beaux et grands yeux jaunes
dorés l'accueillirent, derrière des lunettes rectangulaires qui tenaient en
équilibre précoce sur des oreilles aux formes totalement asymétriques et
anormales. Dimitri était ce que l'on appelait une forme de vie artificielle.
Lui-même n'aimait pas trop ce mot, il préférait parler « d'être vivant à
exemplaire unique ». Il avait été crée en même temps que Willenscraft et
la jeune femme avait du mal à se persuader qu'il ne mourrait pas avant
plusieurs siècles. Peut-être même plus. Elle était trop occupée à rassembler sa
fierté pour reprendre tout ceci en considération. Un tintement sourd lui
chatouilla le tympan alors qu'elle parlait.
« Tu aurais au moins pu ne pas encombrer le passage.
Regarde-moi ce travail! »
Sa remarque fut accueillie par un petit rire joyeux.
« Alors comme ça ils ont renouvelé ton contrat ?
Prête à affronter le froid, la pluie et les
nuages vingt quatre heures sur vingt quatre et tous les jours de l'année ? Tu sais qu'on annonce qu'il va y avoir du brouillard... » Dit-il en se dirigeant vers l'installation métallique au centre du caveau de pierre. Plusieurs salles similaires s'enchaînaient, séparées par des arches brisées, noyées par ces piles de papiers, livres et autres affaires entassées à mi-hauteur des murs.
nuages vingt quatre heures sur vingt quatre et tous les jours de l'année ? Tu sais qu'on annonce qu'il va y avoir du brouillard... » Dit-il en se dirigeant vers l'installation métallique au centre du caveau de pierre. Plusieurs salles similaires s'enchaînaient, séparées par des arches brisées, noyées par ces piles de papiers, livres et autres affaires entassées à mi-hauteur des murs.
« Oui, merci je sais. Qu'est-ce que vous avez tous à
vouloir me parler de la météo ?
_ Ça semble être la seule chose qui puisse t'intéresser de
manière positive... Le brouillard je veux dire. »
Elle roula ses yeux dans ses orbites.
_ Dimitri, ce n'est pas le temps qui m'inquiète ici mais
plutôt les gens qui y vivent, les heures sup' et les airs pompeux qu'aiment se
donner les directeurs.
_ Que veux-tu, Willenscraft est extrêmement bien cotée.
_ Et puis d'abord, pourquoi Willen's craft ? Ton père
s'appelait Christopher, non ?
_ Il n'aimait pas son prénom. »
Elle ne put s'empêcher de pouffer. L'autre continua :
« Il s'est toujours fait appelé Willen autan que je me
souvienne. »
Aïdée fit
quelques pas distraits au milieu de ce foutoir organisé. Pour déménager toutes
ces affaires et ces meubles il aurait fallut l'énergie de plusieurs hommes.
Entre le plafond de calcaire et le sol, en plein centre de ce lieu sans
lumière, un cercle en fer forgé traçait une sorte de cible reliée à un fauteuil
en hauteur. Dimitri se percha là dessus d'un bond. Aussitôt le cercle de métal
fit un tour sur son axe, se dépliant en un squelette sphérique d'où
s'échappaient quelques étincelles. L'engin était étrangement silencieux et
projetait en son sein une espèce de carte holographique du centre, au milieu
d'une vapeur dorée. Mais cette projection n'était pas faite sous forme d'image,
plutôt sous forme d'ondes. Des fils de lumière, tordus dans tous les sens,
troublaient le plan et perturbaient le regard de quiconque posait ses yeux sur
ce globe.
« Lassa m'a l'air de sale humeur aujourd'hui. »
Ajouta-t-il pour lui même, les yeux rivés sur sa machine. « C'est lui qui
crée toutes ces interférences. Les nouveaux venus ne doivent pas lui plaire.
_ Et tu perçois toutes les signatures ? De chaque
étudiant rien qu'avec cette antiquité ?
_ Ouais, toutes en même temps, » ajouta-t-il,
visiblement fier de lui. « C'est du boulot pour trier ces superpositions,
personne ne peut le faire à part moi.
_ Rien de remarquable ? Je veux dire, par rapport aux
nouvelles données ?
_ Remarquable ? Non... Pas vraiment. Juste des gens. C'est
tous les semestres pareil.
_ Oui, je veux dire, aucune anomalie qui sortirait du lot
ou... »
Voyant l'oeil intrigué de Dimitri, elle jugea préférable de
ne pas terminer sa phrase. Qu'est-ce qui lui prenait tout à coup de repenser à
ça ? Il n'y avait personne dans son bureau, rien, nada!
« Oublie ça. C'est la mauvaise humeur ambiante qui me
déteint dessus. »
* *
Ce ne fut
pas avant le milieu de l'après midi qu'Aïdée aperçu enfin au détour d'un
corridor, la responsable de la section d'Histoire de l'Art, accoudée au guichet
du secrétariat, probablement dans le but de récupérer la liste temporaire des
inscrits aux cours qu'elle supervisait. La jeune femme s'arrêta dans son élan,
manquant de glisser sur le carrelage et d'un trot rapide alla se planter devant
elle, une épaule contre le mur, les bras croisés, un sourire masquant son
bouillonnement intérieur.
« Bonjour Madame Zacharias! Ca va ? Je ne vous dérange
pas là ? »
La
responsable laissa échapper un faible soupir. Aïdée savait qu'avant même d'être
entrée dans son champ de vision, son supérieur hiérarchique avait compris que
quelque chose l'avait mise en pétard. C'était une dame qu'elle appréciait
beaucoup, mais qui prenait tout de façon trop... Personnelle. C'était peut-être
un point commun qu'elles avaient. Zacharias lui parlait toujours avec une
confiance tranquille. Elle approchait peu à peu de la quarantaine, une blonde
aux cheveux courts, ronde et presque toujours habillée en blanc. Elle avait des
traits angéliques. La jeune femme était persuadée que si elle n'avait pas eu ce
visage poupon, jamais de la vie elle n'aurait été aussi belle.
« Venez-en au fait, Hoffmann. »
À la bonne heure.
« Figurez-vous que j'aimerais bien savoir pourquoi je
dois remplir les dossiers de confirmation qui ont atterri malencontreusement sur
mon bureau alors que ce n'est visiblement pas dans mes compétences et
que je n'ai même pas encore le planning du semestre...
_ Ah parce que vous ne l'avez pas reçu ? »
Aïdée dut contenir un hurlement de frustration.
* * *
Note: La photo de couverture a été prise dans les thermes de Cluny.
C'est tout pour aujourd'hui. S'il y a des choses à rétablir, n'hésitez pas à laisser un commentaire. Cet épisode est encore rempli de détails difficiles à décrire. D'ailleurs, je serai curieux de savoir si vous avez des stratégies pour les descriptions ? Ou s'il y a des détails que vous avez eu un jour du mal à mettre correctement sur le papier ? C'est toujours délicat n'est-ce pas ?
J'espère que vous passez tous une bonne semaine.
Salut. Enfin la suite ! Mais je n'en apprends pas encore assez, grrr.
RépondreSupprimerJuste quelques petites remarques techniques : à "autant", il y a un "t". Tu l'oublies à chaque fois. "Autan" sans "t", ça veut dire tout autre chose (un vent sec du sud ou quelque chose comme ça ^^)
Pour ce qui est du discours direct (dialogues), je constate que tu es de la vieille école et que tu conserves l'utilisation des guillemets ET des tirets. Mais tu dois quand-même utiliser les tirets cadratins (—), le tiret bas de la touche "8" n'est pas correct !
Et tu oublies aussi les cédilles sur les majuscules :)
Pour ce qui est des descriptions, il peut être utile parfois de faire des croquis, surtout pour des endroits ou des objets spécifiques. Ça permet d'avoir une meilleure vision des choses pour la retranscrire sous forme de mots ensuite.
Tu as peut-être utilisé cette technique pour l'étrange appareil qu'utilise Dimitri. Je pense que pour le coup, tu pourrais en dire un peu plus dessus : ce qu'il lui permet de voir exactement par exemple (à moins que ce ne soit pour plus tard). On a aussi du mal à imaginer son espèce de caverne (alors qu'on s'attend plus à un bureau).
Là, j'ai hâte d'enfin entrer au cœur du sujet dans l'école. Je suppose qu'on va assister à des cours ou que le fameux personnage qu'Aïdée attend sera là. J'espère que les informations vont se recouper et qu'on va enfin retrouver les deux drôles de zigotos du début !
Que veux-tu, il faut bien qu'il y est un peu de suspens. XD
SupprimerLe "world buiding" sur cette histoire est assez compliqué. J'essaie d'introduire des concepts petit à petit.
Pour les tirets, je suis d'accord. Sauf que les cadratins ont tendance à faire planter Blogger. Pourquoi, je ne sais pas. Comment, je ne sais pas non plus. Déjà que la police part dans tous les sens… Un bug à la fois. Ca restera comme ça jusqu'à ce que j'ai pigé le problème. Tant pis.
Et oui les cédilles, c'est vrai! On me l'a déjà dit en plus. Je vais faire plus attention.
Et moi qui pensais que la description était trop longue… XD
Bon, je vais refaire cette partie. Tant de choses à faire. Tu devrais te frotter les mains au prochain chapitre alors…
Merci pour ton commentaire! Tes conseils sont toujours autan utiles.
"Autan utiles"... ^^
SupprimerMoi fatigué, pas me taper. XD
SupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
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