Willen's Craft épisode 11

Ah, le lundi matin. Le moment le moins joyeux de la semaine. Où que vous soyez, je compatis grandement. Alors, installez-vous dans un des fauteuils du blog, prenez un thé ou un café, ou encore un chocolat fait par nos soins (et pas par ces saletés de machines). Nous avons des madeleines et du cake. Venez écouter les nouvelles. D'abord, j'aimerai savoir si vous aimeriez avoir cette série en format epub pour liseuses ? Ce sera un peu long à mettre en place, mais tout à fait possible. Je pense faire un sondage là dessus très prochainement. Ensuite, je voudrais chaudement recommander l'Allée des Conteurs à tous ceux qui passeraient par ici. C'est un très beau site qui héberges de très très bonnes histoires de SFFF. Allez-y, vous m'en direz des nouvelles. Je vais devoir vous laissez, je vous souhaite une bonne lecture! On se retrouve à la fin de l'épisode!



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Aïdée sortit du manteau brumeux en un bond, se retrouvant catapultée en l'air avant d'atterrir sur ses deux pieds, s'ancrant jusqu'aux genoux dans l'humide masse translucide à présent au dessous d'elle. Le soleil, tout jeune encore, réchauffa presque instantanément son visage et son corps. L'ambiance était d'un jaune très pur.

Elle secoua son cache-poussière parsemé de gouttelettes attrapées lors de son ascension, avant de regarder attentivement autour d'elle. Ah, enfin, quelle paix! Elle récupéra son couvre-chef humide et le plia dans sa poche.
Sous ce ciel chaud, le tapis de brume était parsemé de petites touches entre orange, saumon, et un rose rutilant. Les imposantes collines s'étalaient loin vers l'horizon, se dégageant de ce linceul qui les étouffait. Seuls les sommets les plus hauts pouvaient voir le lever du soleil.

Aïdée se régalait de ce spectacle que peu de gens avaient vu. Chaque élément lui semblait doué d'une vie propre. Elle regardait ce brouillard, cette matière mutante, s'avancer en rampant à la mesure de l'escargot, emportant les couleurs du matin avec lui. Plus loin, là où la montagne était plus élevée, tout était changé et de grands paquets cotonneux beiges montaient entre les pointes de terre, formant d'agréables créatures légères et crémeuses. On aurait pu croire que ces moutons emportaient la poussière du paysage en s'effilochant vers le ciel. Et lorsqu'une vallée cassait la structure de cet environnement, alors le brouillard s'y engageait, poussé par la brise, aussi fluide qu'une petite chute d'eau, charriant une tonne de jeux de lumière dans son flot. Tout en accélérant l'allure, elle cru voir une forme bouger à quelques pas devant elle.

Elle courut ainsi sur plusieurs dizaines de mètres, puis fut soudainement arrêtée par une ombre qui semblait avoir l'intention de se dresser juste devant elle, hors des nappes fumantes, avant de disparaître à nouveau dans les profondeurs. Elle ne réalisa que trop tard que c'était en fait un aileron noir qui lui arrivait à la taille.

Lassa ?

Se pouvait-il qu'une telle masse se déplaça furtivement quelque part sous ses pieds ? Impossible. Il ne fréquentait quasiment pas la région. Un sifflement familier la ramena brusquement hors de ses pensées. 

Voyant que les nuages s'engouffraient vers le bas des collines un peu plus loin vers l'est, elle se précipita pour se percher sur un morceau de rocher, observant ce qui pouvait bien se passer en contre bas. Face au soleil, baignant dans un orange rappelant de larges flammes, un immense groupe de requins voguait comme un seul corps, en rangs serrées, leurs petites silhouettes à têtes de marteau n'étaient visibles qu'au travers d'un voile plus ou moins épais. Elle dut plisser les yeux et cacher l'astre d'un revers de main. Les requins qui lévitaient dans les airs étaient toujours constitués d'une matière noire proche de la fumée, ce qui, au milieu du brouillard, donnait des effets aussi curieux qu'indescriptibles, en couches de surimpression. Ces poissons n'étaient que les ombres d'animaux inexistants dans la brume. Jamais aucun pinceau ne put rendre la poésie de la transparence comme cette vision là.


 Soudain rappelée à la réalité, elle se souvint que l'une de ces gigantesques formes était probablement en train de circuler tout à côté d'elle, sous la couverture nuageuse. Les squales n'avaient pas besoin de manger. Ils n'étaient pas faits de chair et de sang. Il leur arrivait pourtant de s'attaquer à des oiseaux ou de chasser des proies plus conséquentes. Pourquoi ? Personne ne le savait. Chaque élément avait un rôle à jouer à Willenscraft, mais le leur restait un vrai mystère. Et il lui était devenu difficile d'oublier l'aileron d'un monstre de quinze mètres qu'elle avait probablement vu juste une minute plus tôt.

Bien décidée à regagner la terre ferme, elle se laissa glisser sur une nappe de brouillard qui descendait un peu vers la forêt. Le linceul était de plus en plus épars, comme rongé par endroits. Et c'est au travers de l'un de ces trous perméables qu'elle aperçut un peu plus loin un homme, arpentant l'un des chemins de randonnée qui longeait les collines et formait une sorte de large boucle ayant pour centre le complexe universitaire. Elle le reconnut presque tout de suite à sa façon de se déplacer.

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L'image ci-dessus vient de 14398 sur pixabay.
J'espère que vous avez aimé cet épisode et n'hésitez pas à venir jeter un œil aux autres blogs répertoriés ici! Bonne semaine à tous!

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